« Guillaume de Dieuleveult, grand voyageur depuis quinze ans pour Le Figaro, nous emmène ici dans un périple de quelques jours ou quelques siècles, dans une histoire mouvementée de part et d’autre de la plus ancienne mer du monde, la Méditerranée. L’auteur, à l’heure du touriste pressé et du transport aérien, se laisse embarquer un jour d’automne sur un ferry depuis Marseille pour la ville algérienne d’Oran. « Le spectacle que cette mer me donnait à voir était sans doute le même que celui qu’observaient les marins phocéens quand ils quittaient le port de Massalia il y a deux mille six cents ans, puisque la seule chose qui n’ait jamais changé sur terre, c’est probablement la mer ».

Dieuleveult veut « prendre la mesure de la mer, éprouver l’épaisseur de cette frontière liquide qui depuis toujours nous sépare, nous relie, nous rapproche et nous éloigne ». Il observe ces voyageurs qui retournent au « bled », il flâne et semble au cours de cette traversée comme immobile. Pourtant ses pensées voyagent et elles vont vites. Nous sommes avec Ulysse et les Grecs, puis sur les embarcations phéniciennes, nous croisons au large des Étrusques et des Carthaginois. Finalement, les Romains dominent toute la Méditerranée. Mais le temps des Omeyades, des dynasties berbères des Almoravides puis des Almohades se profilent. On fuit Barberousse et les autres corsaires barbaresques.

Mais le but du voyage du Dieuleveult n’est ni Oran ni Alger ; il veut de toute évidence nous parler de cette relation particulière et passionnelle entre la France et l’Algérie. Alors il prend le temps de regarder l’histoire depuis le débarquement de 1830. Ce face-à-face jusqu’au massacre d’Oran le 5 juillet 1962, journée la plus sanglante de la guerre d’Algérie, laisse de nombreuses cicatrices. Guillaume de Dieuleveult veut dépasser ces moments douloureux et nous faire un portrait amoureux de ce pays algérois à la beauté sans pareille. » 

Vianney Mallein

Retrouvez Guillaume de Dieuleveult au salon le samedi 23 novembre !